La Journée mondiale de l’eau est célébrée chaque année le 22 mars.

Instituée par l’ONU en 1993, elle vise à sensibiliser à l’importance de l’eau douce, à promouvoir la gestion durable des ressources en eau et à attirer l’attention sur les défis liés à l’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Chaque année, un thème spécifique est mis en avant pour aborder un aspect particulier de la gestion de l’eau (ex : changement climatique, pénurie d’eau, pollution, etc.).

 

BIENTÔT À COURS D’EAU ?

 

Innovation et eau
 
 
L’eau est une ressource vitale, mais paradoxalement, elle reste inaccessible à des millions de personnes dans le monde. Grâce à des siècles d’innovation, l’humanité a développé des solutions ingénieuses pour capter, stocker et purifier cette ressource précieuse. Cependant, ces avancées se heurtent aujourd’hui à un défi d’envergure : le réchauffement climatique et la fonte accélérée des glaciers. Cette menace met en péril les réserves d’eau douce, impactant directement les infrastructures et les populations qui en dépendent.
 

1. L’essor des technologies pour l’accès à l’eau potable

 

Depuis l’Antiquité, les sociétés ont redoublé d’ingéniosité pour garantir un accès à l’eau potable. Des aqueducs romains aux qanats perses, en passant par les foggaras d’Afrique du Nord, l’acheminement de l’eau a toujours été un enjeu crucial. Aujourd’hui, face à l’urbanisation croissante et aux changements climatiques, les innovations redoublent de pertinence.

Parmi les plus significatives :

  • Les forages profonds et pompes manuelles (Afridev, India Mark II), utilisés dans les zones rurales, qui permettent d’exploiter les nappes phréatiques.
  • Les systèmes de filtration domestiques comme LifeStraw, ou communautaires comme les filtres bio-sable, qui offrent une purification simple et efficace.
  • Les unités de dessalement de l’eau de mer modernes à osmose inverse, une solution de plus en plus utilisée, notamment dans les zones arides comme le Moyen-Orient.
  • Les hydropanels solaires (ex : Source by Zero Mass Water) et filets capteurs de brouillard, qui captent l’humidité de l’air pour la transformer en eau potable, avec de l’énergie solaire.

L’impact sur les populations vulnérables

Ces avancées ont été essentielles pour réduire la pénurie d’eau potable, en particulier dans les zones rurales et les camps de réfugiés. Pourtant, un défi de taille menace la durabilité de ces solutions : la fonte accélérée des glaciers.

2. Les glaciers : des réservoirs d’eau douce en péril

 

Les glaciers, sources naturelles d’eau potable

Les glaciers représentent environ 69 % des réserves mondiales d’eau douce. Lorsqu’ils fondent naturellement en été, ils alimentent les rivières et nappes phréatiques, assurant ainsi l’approvisionnement en eau de près de 2 milliards de personnes, notamment en Asie, en Amérique du Sud et en Europe.

Cependant, avec le réchauffement climatique, leur disparition s’accélère. Selon le GIEC, de nombreux glaciers auront perdu plus de 80 % de leur masse d’ici 2100 si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites.

Les conséquences sur les infrastructures d’approvisionnement en eau

  • Baisse des réserves en eau : Sans les glaciers, les rivières et les nappes phréatiques ne seront plus alimentées de manière stable, entraînant des pénuries saisonnières.
  • Défaillance des barrages hydroélectriques : De nombreux barrages dépendent du débit des rivières glaciaires. Leur assèchement met en péril la production d’énergie et l’irrigation des cultures.
  • Salinisation des nappes phréatiques : Dans certaines zones côtières, la diminution des eaux douces favorise l’intrusion de l’eau de mer, rendant les nappes inutilisables sans traitement coûteux.
  • Multiplication des crises humanitaires : Moins d’eau disponible signifie davantage de conflits liés à la ressource, ainsi que des déplacements de populations vers des régions déjà sous pression hydrique.

 

3. Quand innovation et adaptation doivent converger

 

Réinventer les solutions d’accès à l’eau

Face à cette crise annoncée, plusieurs pistes sont explorées pour adapter les technologies existantes :

  • L’amélioration des systèmes de captage d’eau atmosphérique : Développer des dispositifs plus performants pour transformer l’humidité en eau potable.

  • L’optimisation du recyclage des eaux usées : Investir dans des technologies de traitement et de réutilisation pour limiter le gaspillage.

  • L’extension du dessalement d’eau de mer avec des solutions énergétiquement sobres : Réduire le coût et l’impact écologique de ces infrastructures.

  • L’implantation de systèmes de gestion intelligente de l’eau : Intégrer l’IoT et l’IA pour une meilleure gestion des réseaux hydrauliques et une détection plus rapide des fuites.

Une responsabilité collective

Les solutions technologiques seules ne suffiront pas. Il est impératif d’accompagner ces innovations par des politiques de conservation de l’eau, une meilleure régulation des industries et une sensibilisation accrue à la gestion durable des ressources.

4. Un défi à relever dès aujourd’hui

L’accès à l’eau potable repose désormais sur une double dynamique : innover pour produire et purifier, mais aussi s’adapter pour préserver. Il est urgent de mettre en synergie scientifiques, industriels, gouvernements et citoyens.

 

Inventions et eau

 

L’histoire des technologies de l’eau est riche et continue d’évoluer. Ci-dessous, une synthèse thématique des principales avancées des innovations liées à l’eau.

 

– Inventions pour l’énergie et la force motrice

  • Moulin à eau, roues hydrauliques (Antiquité).
  • Turbines hydrauliques (XIXe), à l’origine de l’hydroélectricité.

– Inventions pour le transport

  • Bateaux à vapeur (Fulton, 1807).
  • Sous-marins (Drebbel, XIXe).
  • Hydroptères et jet-skis.

– Inventions pour l’eau potable et l’assainissement

  • Aqueducs romains (Antiquité) : Systèmes de transport de l’eau sur de longues distances.
  • Qanats (Perse antique) : Galeries souterraines acheminant l’eau des nappes phréatiques vers les zones arides.
  • Foggaras (Afrique du Nord) : Systèmes d’irrigation souterrains similaires aux qanats.
  • Systèmes de captage de pluie, réservoirs, barrages d’irrigation (Antiquité à aujourd’hui) : Stockage et distribution de l’eau pour l’agriculture et la consommation.
  • Filtre à céramique (XIXe siècle) : Élimine les bactéries et les impuretés de l’eau.
  • Chlorination de l’eau (XIXe-XXe siècle) : Ajout de chlore pour éliminer les pathogènes.
  • Osmose inverse à énergie solaire : Technologie avancée pour purifier l’eau de mer ou contaminée, plus écologique et accessible aux pays en développement.
  • Dessalement thermique (membranes PVDF) : Évaporation et condensation de l’eau de mer.
  • Filets capteurs de brouillard (XXIe siècle) : Captent l’humidité de l’air pour fournir de l’eau potable dans les zones arides (ex : projets au Pérou, Maroc et au Chili)
  • Systèmes de condensation atmosphérique (XXIe siècle) : Utilisent des panneaux solaires pour condenser l’humidité de l’air (ex : WaterSeer, Fontus).
  • SODIS (purification solaire) : Expose l’eau en bouteilles plastiques au soleil pour tuer les bactéries.
  • Sachets de purification de l’eau P&G Purifier of Water : Poudres chimiques permettant de purifier plusieurs litres d’eau en quelques minutes.
  • Warka Water – Tour en bambou inspirée des termitières pour condenser l’eau de l’air.
  • Drinkable Book – Un livre dont chaque page sert de filtre à eau potable.
  • Graphene Water Filter – Utilisation du graphène pour filtrer l’eau avec une efficacité extrême.

 

– Inventions pour le chauffage et la réfrigération

  • Chauffe-eaux, radiateurs à eau chaude.
  • Réfrigérateurs à circuit d’eau.

 

– Inventions pour la santé et le bien-être

  • Thermes romains.
  • Jacuzzi, hydromassage.
  • Dialyse (XXe).

 

– Inventions pour la météo et la science

  • Pluviomètres, baromètres à eau.
  • Machine à vapeur de Watt (XVIIIe).

 

– Inventions pour le divertissement

  • Fontaines musicales, toboggans aquatiques.

 

FOCUS : La machine à eau atmosphérique

 

Un générateur d’eau atmosphérique est un dispositif qui extrait l’humidité présente dans l’air ambiant pour la transformer en eau potable. Cette technologie offre une solution innovante pour répondre aux besoins en eau, notamment dans les régions où les ressources hydriques sont limitées.

 

Machine eau atmospherique

 

Comment ça fonctionne ?

Le processus de génération d’eau atmosphérique repose principalement sur la condensation de la vapeur d’eau contenue dans l’air. Les étapes clés comprennent :​

1. Aspiration et filtration de l’air : L’appareil aspire l’air ambiant et le filtre pour éliminer les particules et impuretés.

2. Refroidissement et condensation : L’air filtré est refroidi jusqu’à atteindre son point de rosée, provoquant la condensation de la vapeur d’eau en gouttelettes liquides.

3. Collecte et purification : L’eau condensée est recueillie puis soumises à des processus de purification, tels que la filtration au charbon actif et la stérilisation par UV, afin d’assurer sa potabilité.

Certaines technologies utilisent des absorbeurs d’humidité, comme le gel de silice ou la zéolite, pour extraire l’eau de l’air par des procédés hygroscopiques.

Quels sont les avantages ?

  • Source d’eau alternative : Ces générateurs offrent une solution d’approvisionnement en eau potable, indépendamment des sources traditionnelles.

  • Autonomie : Ils permettent une production d’eau sur site, réduisant la dépendance aux infrastructures d’approvisionnement en eau.

  • Qualité de l’eau : L’eau produite est généralement exempte de contaminants présents dans certaines sources d’eau traditionnelles.

 

Quels sont les inconvénients ?

  • Consommation énergétique : Le processus de condensation nécessite une quantité importante d’énergie, ce qui peut limiter l’efficacité dans certaines conditions.

  • Dépendance aux conditions climatiques : L’efficacité de ces dispositifs est fortement liée à l’humidité et à la température ambiantes. Dans les environnements secs ou froids, la production d’eau peut être insuffisante.

  • Coût initial : Les générateurs d’eau atmosphérique peuvent représenter un investissement initial élevé, ce qui peut constituer un obstacle pour certaines communautés ou entreprises.

 

Qui l’a inventé ?

Le concept a été exploré dès le milieu du XXe siècle, mais des chercheurs comme Beth Koigi (Majik Water, Kenya) l’ont popularisé dans des contextes humanitaires.

 

Qui la commercialise ?

  • Watergen (Israël) : Aspire l’air et le purifie, avant d’être envoyé dans une chambre de condensation où la vapeur est transformée en eau potable. Ce dispositif permet de produire de 20 à 6000 litres d’eau par jour.
  • Majik Water (Kenya) : Développe des générateurs d’eau atmosphérique adaptés aux besoins des communautés locales. Par exemple, au Kenya, ces systèmes produisent plus de 200 000 litres d’eau potable chaque mois dans les régions arides.
  • Source Hydropanels (Zero Mass Water, USA) : Les panneaux hydrauliques qui transforment l’air en eau et les toits en réservoirs, produisent passivement et sans électricité l’eau potable nécessaire à l’autonomie de la maison.

 

Quelles sont ses applications ?

Ces dispositifs sont particulièrement utiles dans les situations suivantes :

  • Zones arides ou isolées : Fournir de l’eau potable là où les ressources en eau sont rares ou difficiles d’accès.

  • Situations d’urgence : Assurer un approvisionnement en eau lors de catastrophes naturelles ou de crises humanitaires.

  • Utilisation domestique et industrielle : Offrir une alternative aux sources d’eau traditionnelles pour les ménages et certaines industries.

 

Les générateurs d’eau atmosphérique représentent une technologie prometteuse pour répondre aux défis liés à l’accès à l’eau potable. Cependant, leur adoption doit être envisagée en fonction des conditions locales et des ressources disponibles, en tenant compte des avantages et des limitations propres à cette technologie.

 

L'eau source de problemes

 

Loin d’être seulement un bienfait, l’eau devient parfois source de scandales ou de tensions. Aperçu des problèmes majeurs actuels.

 

1. Contamination des réseaux d’eau potable

 

Chlorure de vinyle monomère (CVM)

  • Près de 200 000 km de canalisations en France contiennent ce composant cancérigène.
  • Inertie des autorités depuis les années 1970. (Source : Reporterre, 2023)

Polluants éternels (PFAS)

  • En janvier 2025, Le Monde révèle que 90% des échantillons prélevés contiennent des PFAS.
  • Risques pour la santé et la fécondité. (Source : Le Monde, 23/01/2025)

Métabolites de pesticides

  • 20% des nappes souterraines présentent des taux au-dessus des normes.
  • Substances non répertoriées dans les contrôles officiels. (Source : Le Monde, 15/10/2024)

 

2. Fraudes dans l’industrie des eaux en bouteille

 

Traitements illégaux (Nestlé Waters)

  • Utilisation de microfiltration sur eaux minérales, interdite par la loi.
  • Commercialisation comme « eau minérale naturelle » trompeuse. (Source : Public Sénat, février 2024)

Pressions politiques

  • Démarches de lobbying auprès de l’Élysée et de Matignon pour assouplir la réglementation. (Source : Le Monde, 2025)

 

3. Surexploitation des ressources en eau

 

Vittel (Nestlé)

  • Surexploitation de la nappe phréatique : 1 million de m3 de déficit annuel.

Volvic (Danone)

  • Restrictions imposées aux habitants pendant les périodes sèches.
  • Conflit entre intérêt industriel et besoins citoyens. (Source : Mediapart)

 

VERS UNE GOUVERNANCE PLUS RESPONSABLE ?

 

Malgré les défis, les signaux positifs sont nombreux :

 

 

Evénements et congrès à suivre en 2025 :

 

  • EnviroPro – Angers, France – 26 & 27 mars 2025
  • Aquapolis Expo 2025 – Espace Champerret Paris, France – 1er & 2 avril 2025
  • World Water Forum – Bali, Indonésie – 18 au 24 mai 2025
  • IWA Water and Development Congress – Kigali, Rwanda – 1er au 5 décembre 2025
  • Salon CYCL’EAU – Bordeaux, France – 3 et 4 avril 2025
  • SIWI World Water Week – Stockholm, Suède – 24 au 29 août 2025
  • POLUTEC – Lyon, France – 7 au 10 octobre 2025

L’eau, bien commun universel, est à la croisée des chemins. Entre innovation, gestion durable et volonté politique, il est encore temps d’éviter la pénurie.

Forts de notre expertise et de notre engagement envers nos clients, chez Inneance, nous sommes fiers d’accompagner les sociétés françaises dans la valorisation de leurs efforts d’innovation et dans le succès de la commercialisation de leurs actifs de propriété intellectuelle.

Que vous souhaitiez (i) valoriser vos dépenses de R&D&I (Recherche et Développement et Innovation) par le CIR, ou (ii) réduire votre IS sur la vente de vos actifs de propriété intellectuelle par l’IP BOX ; Inneance est à votre disposition pour vous faire bénéficier pleinement des financements qui vous permettront de continuer vos développements. Soutenons les entreprises innovantes dans la réalisation de leurs projets et la protection de leurs créations. Avec Inneance, contribuons à un monde où les idées sont valorisées, encouragées et partagées pour le bénéfice de tous.

 

Sources