La France et la Health Tech
L’excellence de la recherche médicale française ne fait pas débat, le pays est parmi les premiers en Europe en termes de publications scientifiques d’une part, et plusieurs dispositifs gouvernementaux, tels le Crédit Impôt Recherche ou le statut de Jeune Entreprise Innovante ont permis à de nombreuses startups de se développer et de croître d’autre part.
Par ailleurs, les différentes aides BPI tel que les fonds d’amorçage ont également permis d’accélérer le développement des startups qui y ont eu accès. C’est ainsi que, à l’heure actuelle, la France compte le plus grand nombre de startups de santé en Europe. Pourtant…
Un écosystème fragile
Aujourd’hui, le secteur des technologies de la santé français est constitué à 94 % de TPE. Derrière ce chiffre, ce cache une réel problématique d’investissement. Pour l’ensemble des entreprises, l’accès à l’international reste compliqué tant au niveau européen qu’au niveau mondial. Les opérations d’internationalisation, au-delà du risque qu’elles comportent, demande plus d’investissement pour ces entreprises que les dispositifs existants ne le permettraient.
Ainsi, pour se développer et se structurer à l’international, les entreprises de la Health Tech française ont besoin de financement tel que des fonds capital-risque, encore trop peu présents sur le territoire. Face à ce manque, les startups ne disposent que de peu de choix pour se développer : entrée en bourse ou monter un partenariat avec des investisseurs étrangers.
Qui plus est, le développement commercial de ces startups est une autre problématique bien réelle à laquelle elles font face et qui débouche trop souvent sur la mort pur et simple de ces entreprises.
Il y a là un besoin réel et impératif d’accompagner financièrement ces entreprises au-delà de l’innovation technologique afin de les aider à se structurer et à accéder au marché.
De réelles opportunités
Une récente étude met pourtant en lumière l’opportunité que représente le secteur de la Health Tech pour la France. Ce rapport, commandé par France Biotech et réalisé par le cabinet Boston Consulting Group1, s’appuie sur 70 entretiens et se focalise la ville de Boston, place forte des biotech/medtech, dont la France pourrait s’inspirer.
Selon l’étude du BCG, si la France parvient à suivre la même trajectoire, d’ici 2030, ses Biotechs et Medtechs totaliseront presque 40 milliards d’euros de chiffre d’affaires, contre environ 10 milliards en 2016, et 180 000 emplois directs et indirects, contre 50 000 actuellement, faisant ainsi du pays une référence mondial de la Health Tech. De plus, les entreprises françaises pourraient améliorer le quotidien de 11 millions de patients.
L’étude alerte néanmoins sur l’importance pour la France, d’être en capacité d’attirer les investisseurs et les savoir-faire internationaux, de faciliter le transfert de technologies entre les centres de recherche et les sociétés privées, et de réduire les délais de mise sur le marché.
[1] https://www.bcg.com/fr-fr/d/press/14november2017-france-press-release-177231